JAPON (NIHON)-FRANCE : réflexions sur l'origine et la survivance des différences culturelles et sociales
en se référant à l'impact sur
les mentalités du type d'écriture, du fait religieux et des contraintes naturelles.
Réflexion suivies de la narration d'un voyage initiatique ouvrant à la découverte d'un autre monde : mode de vie raffiné, architecture épurée, jeu des pleins et des vides, de grouillement et de nature...
Le pays du nord au sud: sites, paysages, villes et villages, monuments (temples et sanctuaires), les gens et la vie japonaise.
Plus d'une centaine de photographies et illustrations (cartes).
UNKNOWN JAPAN (NIHON): discovery of differences and refinement of an ignored culture
Japan-France: reflexions on the origin and the survival of the cultural and social differences while referring to the impact on mentalities of the type of writing, the religious fact and the natural constraints. Initiatory stay opening with discovered of another world: way of life refined, purified architecture, play of full and vacuum, swarming and nature...
The country from north to south: sites, places, landscapes, towns and villages, monuments (temples and shrines), people and Japanese life.
More than a hundred or so photohraphs and pictures (geographic maps).
JAPON
JAPAN
NIHON
JAPON-FRANCE : réflexions sur l'origine et la survivance des différences culturelles et sociales
en se référant à l'impact sur
les mentalités du type d'écriture, du fait religieux et des contraintes naturelles.
Réflexion suivies de la narration d'un voyage initiatique ouvrant à la découverte d'un autre monde : mode de vie raffiné, architecture épurée, jeu des pleins et des vides, de grouillement et de nature...Josée et Raymond /
"Culturellement, Japonais et Français sont-ils si éloignés
les uns des autres ?"
Nier l'originalité des cultures à l'heure de la mondialisation
serait une absurdité même si communément les observateurs
considèrent que la société actuelle tend à uniformiser
les cultures. Il est vrai que les moyens modernes de communication et les déplacements
facilitent les échanges et les rencontres et rendent les peuples un peu
moins étrangers les uns aux autres.
Pour l'Occidental, le Japon est un pays complexe, marqué d'ambiguïtés
et de paradoxes, voire de contradictions par ses aspects où se mêlent
modernité et tradition.
Les Japonais et les Français apparaissent donc encore largement éloignés.
Entre eux subsiste une grande part détrangeté culturelle.
Comment sen étonner puisque la France et le Japon sont tous les
deux aux extrêmes limites du continent eurasien . Cette distance
physique symbolise en raccourci tout ce qui peut éloigner Français
et Japonais.
Parmi les facteurs qui peuvent expliquer cette distance culturelle, il semble
que les contraintes naturelles, la religion et lécriture ont une
forte influence.
Il n'est pas possible d'évoquer le Japon sans rappeler que la nature
et plus généralement les contraintes naturelles ont un fort pouvoir
de différenciation entre nos deux pays et au-delà entre nos deux
peuples. C'est également un facteur fortement discriminant par rapport
à d'autres pays d'Extrême-Orient.
La France est un pays favorisé par une nature variée, paisible
et féconde. Les divers types de relief et des climats, toujours modérés,
permettent aux activités humaines de prospérer presque partout,
quil sagisse de productions agricoles ou dimplantations humaines.
A cela sajoute un environnement favorable, tant maritime que continental
faisant de la France un pays charnière au sein de lEurope et du
monde occidental.
Tout à lopposé, la grande originalité japonaise,
cest de vivre dans la nécessité de toujours devoir faire
face à une nature ingrate et parcimonieuse. Le Japon bien plus peuplé
que la France, ne dispose que d'un territoire bien plus restreint, limité
par les montagnes et la mer, avec un sous-sol pauvre, territoire constitué
d'un archipel de milliers d'îles offrant peu de ressources agricoles.
Le plus contraignant cependant, cest la violence des éléments
naturels. En effet, le Japon repose sur un sol instable : la terre y tremble
très souvent. Cela explique sans doute le fatalisme de la population
et sa conscience de léphémère. Comment croire à
la permanence des choses sur un sol agité par un millier de tremblements
chaque année ? Les séismes entraînent aussi des raz-de-marée
destructeurs qui balaient les côtes (tsunami).
Le climat aussi sen mêle. Les typhons sont choses courantes au
Japon, tout autant attendus que redoutés car ils apportent leau
nécessaire aux cultures.
Ces conditions naturelles induisent une dualité des Japonais envers
la nature. Effectivement, les éléments possèdent une force
trop démesurée pour que le peuple japonais puisse les combattre,
il ne peut que les subir humblement. Il voue un culte à la nature quil
faut respecter et craindre, ce qui a conduit les Japonais à chercher
à se concilier (divinisation dans le shintô) ou à apprivoiser
(art des jardin et art floral) ces forces. Ceci contribue à la survivance
dun animisme exprimé dans le shintoïsme.
Pour les Occidentaux, il est donc difficile de comprendre cet état desprit,
eux-mêmes nétant pas confrontés à tous ces
problèmes. Certes des événements climatiques désastreux
comme ceux que la France connaît à la charnière du millénaire
conduisent à plus dhumilité et à une perception du
sentiment de précarité commun chez les Japonais.
*
Héritiers de religions et philosophies différentes, Français
et Japonais subissent donc leurs influences dans leurs modes de vie et leur
culture.
La culture française doit beaucoup au judéo-christianisme. Les
pratiques païennes primitives, de type animiste, y ont été
largement effacées à la faveur de la romanisation. Celle-ci est
ensuite devenue la vecteur du christianisme qui sest imposé comme
unique modèle religieux. Religion monothéiste avec un dieu immanent
qui offre léternité aux justes au terme dune quête
individuelle du salut.
Bien sûr ce substrat religieux a subi quelques avatars au fil du temps,
notamment avec la Réforme ou plus récemment avec larrivée
de lIslam à la faveur de limmigration et la montée
de lathéisme. Cependant, au-delà de la réalité
des pratiques ou des non pratiques religieuses, le christianisme influe toujours
sur la morale et sur lorganisation sociale, même dans un état
laïc. La primauté de lindividu en est ici un trait dominant.
Une boutade dit que le Japonais naît shintô, réfléchit
confucianiste et meurt bouddhiste. Une des caractéristiques des
Japonais est dassimiler rapidement tout apport étranger jugé
enrichissant. Il en est ainsi des religions. Ainsi, aux croyances originelles,
se sont ajoutées des influences religieuses extérieures.
L'influence considérable du milieu naturel s'est fortement traduite
dans une divinisation des éléments naturels donnant naissance
au shintoïsme, religion fondamentale du Japon. Cette croyance animiste,
elle est à la base de nombreuses structures, de la famille à la
vie sociale. Sa permanence est due en partie à sa capacité à
coexister heureusement avec dautres religions. LEmpereur était
le garant du shintô dEtat.
Le confucianisme, arrivé de Chine dans les premiers siècles de
lère chrétienne, plutôt quune religion, constitue
une philosophie sociale cherchant à expliquer des choses. Cest
un système de pensée tourné vers la connaissance. Au Japon,
la doctrine confucianiste influe sur lordre social.
Le bouddhisme a pénétré au Japon au 5ème siècle
mais il sest vraiment implanté au travers du bouddhisme zen vers
le 12ème siècle, sous linfluence de Japonais qui avaient
étudié en Chine. Le zen permet aux Japonais datteindre lobjectif
bouddhiste qui consiste à voir le monde tel quil est, avec un esprit
exempt de toute pensée ou de tout sentiment, cest-à-dire
le parfait abandon de ses désirs et de lillusion du moi .
En outre, pour le bouddhiste, les choses nexistent que si elles sont mises
en relation, il faut éviter les extrêmes, renier ses désirs
qui provoquent la souffrance. Le bouddhisme crée ainsi une morale qui
influence encore considérablement les pratique et la pensée des
Japonais.
Les moines zens ont aussi inspiré les modèles culturels japonais :
la cérémonie du thé et le théâtre nô.
Le zen transforme lesthétique dans le domaine des beaux-arts :
peinture à lencre, la céramique, larchitecture, lart
des jardins, larrangement des fleurs, lart de la laque, le travail
des bambous et des métaux.
Le sens japonais de la beauté est une force didentification avec
le tout.
Même si Français et Japonais sont aujourdhui baignés
dans une civilisation matérialiste qui va de pair avec le recul du sens
religieux, leurs cultures et modes de vie restent pour une grande part marqués
par leurs modèles religieux respectifs.
*
On ne peut pas oublier enfin que pour beaucoup d'Occidentaux, l'image asociée
au Japon, c'est son écriture vulgarisée grâce aux produits
manufacturés japonais, écriture qui, à la fois, séduit
létranger par sa sophistication et lui apparaît bien énigmatique.
Certes, cette écriture nest pas totalement originale puisque cest
au Vème siècle que les Japonais adoptèrent les savants
idéogrammes chinois porteurs dun sens global. Il existe près
de 50 000 kanji dont près de 2 000 sont dusage courant.
Létude en est très difficile imposant une grande discipline
d'apprentissage et une mémoire sans faille pour maîtriser des milliers
de signes. La calligraphie associée à cette écriture complexe
est un véritable art pictural : commander à la main le dessin
voulu par lesprit, sans que lencre déborde, tenir le pinceau
bien droit, tout cela relève de la virtuosité. Outre cette écriture
en kanji, la langue japonaise a enrichi son expression par la création
des hiragana et katakana, écritures syllabaires plus simples (2 jeux
de 46 signes).
Contrairement donc aux Japonais qui sexercent à discerner le sens
instantanément, les Français ont une vision beaucoup plus analytique
des choses en utilisant seulement 26 lettres quils combinent pour former
des syllabes, celles-ci formant à leur tour un mot mais cela reste plus
abstrait quun dessin. La compréhension du mot empêche limmédiateté
de perception. Cette façon dexprimer et de communiquer le savoir
va de pair avec la primauté de la raison par rapport à laction.
Dans les arts cela se traduit aussi par certaines surcharges et lourdeurs que
lon peut opposer à lexpression quintessente des arts nippons.
Utilisant un alphabet dorigine latine, comme tous les pays de cultures
occidentales, notre écriture présente cependant lavantage
dêtre dun apprentissage aisé pour les enfants et dêtre
un support commode pour la diffusion de masse, quil sagisse de limprimerie
ou de linformatique.
Ces systèmes décriture différents, les conditions
de leur apprentissage influent beaucoup sur la formation de lesprit et
les structures mentales (mémoire et jusqu'à la sollicitation différente
des hémisphères cérébraux) des deux peuples et contribuent
à leurs différences.
Naturellement, il apparaît qu'entre Français et Japonais, les
différences simposent davantage que les similitudes. Des éléments
fondamentaux telles que les conditions naturelles, les croyances ou lécriture
contribuent sinon à les opposer, du moins à rendre difficile leur
compréhension réciproque. Même si une forme de culture universelle,
consumériste et matérialiste, semble toucher les deux peuples,
de grandes différences subsistent parfois même au-delà des
apparences.
Alors que les Français revendiquent fièrement luniversalité
de leur culture tout en restant orgueilleusement perchés au sommet de
leur clocher, en toute humilité, les Japonais que lon considère
souvent comme des conservateurs isolationnistes se lancent facilement à
la découverte des autres contrées avec une avidité dapprendre
qui n'est pas nouvelle (apports anciens venus de Chine et de Corée).
Que lon veuille enrichir sa culture personnelle ou que lon soit
manager désirant développer des contacts commerciaux, il faut
donc conduire une patiente démarche de reconnaissance mutuelle sinon
lon risque de porter des jugements hâtifs, nuisibles à la
qualité des relations. Et cette découverte doit passer par lexpérience,
au travers déchanges concrets.
"Culturellement,Français et Japonais apparaissent bien différents."
Dossier réalisé en 2000 par Armel ROUAULT, lycéenne
à Rennes (classe de 1ère au Lycée Assomption ),
par la suite l'auteur a effectué un séjour de 6 semaines au Japon
L'auteur est étudiante à PARIS en langue et civilisation japonaises
à Langues'O
(INALCO - Institut National des Langues et Civilisations Orientales)
et au Centre de Préparation aux Echanges Internationaux (droit, économie).
Le Japon et le syncrétisme religieux japonais
Retour à l'introduction
@ : Merci de m'envoyer vos remarques
Je recherche actuellement tout document sur la vie et la culture au Japon que
vous pourriez posséder (notamment sur "La réalité
actuelle du shintô dans la vie quotidienne japonaise" et sur "Taoïsme
chinois et shintô japonais: quelles similitudes ?").
Je suis également intéressée par un travail pour l'été
2004 en FRANCE (région parisienne ou région de Rennes) ou
au JAPON que souhaiteraient me proposer des entreprises françaises ayant
des activités au Japon ou des entreprises japonaises implantées
en France .
Merci.
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Mon (premier) voyage au Japon
Une question que le lecteur peut se poser comme je me la pose à moi-même
depuis des années : D'où me vient cette passion pour le Japon ?
Absolument rien dans mon entourage ne pouvait m'y conduire! Alors quoi ? comment ?
Un seul indice, une lecture enfantine au sujet de Myeko, la petite fille au
kimono rouge ("Myeko's gift" de Kay Haugaard - 1966)qui m'a séduite tant par sa grâce que par sa détresse,
dans son univers partagé entre tradition et modernité...
Tout commença en juillet 2000. Après un voyage très agréable,
j'eus l'impression que nous allions amerrir, mais non, j'ignorais encore que
l'aéroport du Kansai se situait sur une langue de terre reliée
à Osaka. Arrivée à Osaka, je fus récupérée
par une Japonaise qui allait être une de mes professeurs lors de mon séjour
à Kyôto. Nous prîmes donc le train pour Kyôto et nous
nous rendîmes au centre de langues où m'attendait ma famille d'accueil.
J'ai été plus que bien accueillie, j'ai été choyée
comme seuls savent le faire les Japonais et j'ai eu la chance de séjourner
4 semaines à Kyôto ce qui m'a permis de découvrir la ville
plus en profondeur que les touristes de passage. Après ces 4 semaines
dans l'ancienne ville impériale, où j'ai pu être plongée
dans la vie quotidienne japonaise, j'ai visité d'autres endroits au Japon.
Il est vrai que mon niveau de japonais et la brièveté de mon séjour
ne m'ont permis de découvrir que quelques aspects de la vie et de la
société japonaise, mais le peu que j'ai découvert m'a émerveillée
et m'a donné le désir d'y retourner le plus rapidement possible.
Je souhaite que tous ceux qui sont allés au Japon aient été
aussi enchantés. J'ai donc été "japonaise" pendant
un mois, et le bonheur que j'ai éprouvé là-bas me donne
envie de le partager avec ceux qui liront ce qui suit.
KYOTO
Au premier regard, la ville semble la même que les autres grandes villes
japonaises : encombrements aux heures de pointe, quartiers du centre où
sont concentrés le commerce et la finance... Mais pourtant, Kyôto
a un charme que ne possède nulle autre grande ville japonaise : dès
que l'on quitte un peu le centre, on entre dans une autre dimension où
le temps acquièrt une autre valeur et on pénètre dans le
Japon immuable, celui de la communion avec la nature, le calme et la sérénité.
Visites incontournables
Bien entendu, il y a des visites à ne pas manquer, comme il se doit
pour tout touriste visitant Kyôto. En effet, celle-ci bénéficie
d'un patrimoine architectural impressionnant, ayant été capitale
du Japon pendant plus de 1000 ans. Ainsi, nous commençons par le Kinkaku-ji,
le fameux pavillon d'or. Il tient son nom des feuilles d'or fin plaquées
sur ses toitures qui se reflètent dans l'eau d'un étang. Malheureusement,
on évoque plutôt à regret son fondateur, le shôgun ("mot abrégé de ''seii tai shôgun'', littéralement généralisime qui pacifie les barbares. Titre de gouverneur militaire dont la charge pouvait être héréditaire, conféré à Minamoto no Yoritomo par l'empereur en 1192.
Par la suite, les shôgun firent souvent preuve d'autorité et d'ambition, rivalisant avec l'empereur.")
Ashikaga Yoshimitsu; il s'était en effet retiré en ces lieux après
son abdication à la fin du 16ème siècle, vivant dans un
luxe éhonté alors que la population supportait la famine, les
séismes et la peste. Incendié en 1950 par un jeune moine, (le
roman de Yukio Mishima, Le Pavillon d'Or, est inspiré de cet événement),
il fut reconstruit en 1955. Personnellement, j'ai nettement préféré
le Ginkaku-ji. Ce pavillon a été construit en 1482 comme retraite
du shôgun Ashikaga Yoshimasa, lequel envisageait de se faire édifier
une réplique en argent du "pavillon d'or" bâti par son
grand-père. Mais la mort de Yoshimasa avant l'achèvement du projet
ne permit pas de recouvrir la demeure de plaques d'argent, prévues pour
refléter la lune. Dans son jardin, deux monticules de sable et de graviers
blancs sont conservés depuis 3 siècles. Ils rappellent, dit-on,
le Mont Fuji. Louis Frédéric décrit ce pavillon, dans son
livre "Japon Intime", avec sensibilité et justesse, bien mieux
que je ne pourrais le faire. Il dit ceci :"son jardin, un des plus étonnants
que je connaisse, admirable combinaison dans un espace relativement restreint,
de jardins de sable et de jardins avec rivière, étangs et collines.
Parmi ces merveilles de rocs et de végétaux, insolite, un petit
sanctuaire shintô, timide, délicieusement discret. (...) Contrairement
aux autres jardins zen où l'on doit arrêter de se mouvoir dans
l'espace et le temps afin de les contempler d'un seul point à la fois,
ici, il faut bouger, suivre soigneusement les allées conçues pour
une déambulation compliquée qui apporte les uns après les
autres mille sujets d'émerveillement..." Parmi les autres "curiosités",
on se doit de visiter le Sanjusangendo, construit en 1266, il abrite une statue
en bois de Kannon à onze faces ("Kannon (''Avalokitesvara'' en sanskrit) est un bodhisattva, c'est-à-dire un être engagé sur la voie de l'éveil mais qui y a renoncé pour aider les autres à y entrer.
Kannon a la réputation d'être un sauveur infaillible existant sous 33 formes."). Elle est entourée de 28 statues
protectrices et 1001 statues plus petites la représentant. Ce temple
est très impressionnant lorsque l'on voit ces 1000 statues toutes alignées.
Ce style tranche de la sobriété des autres édifices, mais
bien sûr chacun ses goûts... Indispensable, la visite au Ryôan-ji
, fondé en 1473, qui tient sa réputation de son célèbre
jardin zen de sable et de gravier blancs d'où émergent 15 rochers
évoquant des tigres bondissant. On ne peut pas ne pas aller voir ce temple
car son jardin est sans doute l'un des plus célèbres dans le monde,
et pourtant, j'ai été plus séduite par d'autres jardins
zen, moins connus mais tout aussi mystérieux (tel que le Tenryu-ji, lieu
retiré et silencieux, aux portes de la ville, dont le jardin est parsemé
de rochers et de cascades sèches). Continuons la visite avec le Heian-jingu,
bâti en 1894 pour célébrer le onzième centenaire
de la fondation de la capitale, Heiankyo (Fondée par l'empereur Kammu (règne 781-806) qui, en 794, y transféra sa résidence et son gouvernement afin d'échapper à l'emprise politique des religieux de Nara, la nouvelle capitale reçut le nom de ''capitale de la paix''."): il reproduit le palais impérial
de 794. Si les bâtiments sont d'inspiration chinoise, le jardin, lui,
est bien japonais et il réputé d'une grande beauté avec
ses fleurs de cerisier au printemps et le feuillage rouge des érables
en automne (deux saisons qu'il me reste à découvrir). Dans un
charmant quartier, se situe le fabuleux temple : le Kiyomizu-dera. Construit
en 788 et rebâi en 1633, il est juché au bord d'un ravin et sa
terrasse repose sur 139 poutres de 15 mètres de hauteur. C'est un édifice
spectaculaire, qu'il faut aller voir absolument. En descendant, vous pouvez
vous arrêter aux cascades d'Otawa dont les eaux ont des vertus curatives.
C'est pourquoi on peut voir une foule de Japonais faire la queue pour boire
cette eau fraîche (moi-même, j'y ai goûté, quand à
savoir si l'eau à vraiment un pouvoir curatif...). Au Kiyomizudera, comme
dans tous les autres temples japonais, on peut voir les ema, petites plaquettes,
décorées, en bois sur lesquelles on inscrit un vu. Il ne
faut pas s'en aller sans avoir fait un détour par le Fushimi-Inari ("divinité populaire du riz, représentée le plus souvent sous la forme d'un renard"). Derrière
le premier torii brille déjà le rouge de la grande porte principale,
le sanctuaire richement orné montre l'architecture de l'époque
Momoyama. Une magnifique allée de promenade, longue de 4 km où
sont disposés 1000 torii, traverse les bois du mont Fushimi. Là
encore, Louis Frédéric vient à mon secours pour vous faire
partager mon enthousiasme: "l'endroit est merveilleux : tous les sanctuaires
shintô sont situés dans des endroits favorisés par la nature,
en général au sein de bois aux arbres séculaires. Le Fushimi
Inari ne fait pas exception. Situé à flanc de coteau , il escalade
allègrement celui-ci de nombreuses allées en escaliers, bordées
de lanternes de pierre ou de bois et de petits sanctuaires en réduction.
Mais ce qui distingue ce sanctuaire et le signale plus particulièrement
sont les allées de torii. Un torii est une porte de bois sans battant,
formée de 2 piliers sur lesquels reposent 2 poutres horizontales. Ces
torii signalent l'entrée de tous les sanctuaires shintô, et sont
en général aux nombre de 3. Ils sont censés représenter
les portes successives permettant aux fidèles de passer progressivement
du monde du réel au monde surnaturel des Kami. Au Fushimi Inari Taisha,
la coutume est d'offrir, en guise de remerciement, un torii de bois, peint en
rouge et noir."
Voilà, nous avons fait à peu près le tour des temples
et sanctuaires à ne pas manquer. Chaque édifice de Kyôto
rappelle une page de sa longue période de gloire. C'est le cas aussi
pour le magnifique château Nijo. Il était la résidence des
shôguns Tokugawa lors de leurs séjours à Kyôto et
il est connu pour le luxe de ses décorations. Construit au début
du 17ème siècle sous le shôgun Tokugawa Ieyasu ("fondateur de la dynastie de shôguns des Tokugawa, qui assura son pouvoir sur le Japon à l'issue de deux batailles décisives en 1600 et 1614-1615.""), il est un
exemple de l'architecture dite Momoyama. L'intérieur montre, à
l'opposé des constructions aristocratiques européennes de l'époque,
une élégance excessivement dépouillée. Les 33 salles
sont recouvertes de 800 tatamis, toutes les portes coulissantes peuvent être
retirées à la saison chaude, de telle sorte que les courants d'air
ainsi provoqués rafraîchissent les bâtiments. En revanche,
on devait avoir particulièrement froid en hiver car il n'existait pas
de chauffage. Une caractéristique insolite du château est l'uguisubari
ou parquet-rossignol, au premier étage, qui réagit au moindre
bruit de pas par un léger son aigu. Il permettait aux gardes en partie
cachés dans des alcôves dissimulées aux regards de repérer
le ou les intrus.
Trésors plus secrets
Comme il existe plus de 1500 temples et 200 sanctuaires à Kyôto,
là encore, vous avez le choix après les visites "obligatoires".
Vous avez, par exemple, le superbe parc Maruyama qui comprend de nombreux temples
: le Chion-in dont la porte principale, haute de 24 mètres et datant
de 1619, impressionne en raison de son imposante toiture; le Shoren-in dont
les bâtiments actuels datent de 1895 possède un jardin d'une incomparable
beauté ou le sanctuaire Yakasa, construit en 1654, disposant d'un torii
en pierre de 9.5 mètres de hauteur. Très intéressant également,
le Ninna-ji, fondé par le 19ème empereur, Uda, en 888, était
appelé formellement le Vieux Palais Impérial d'Omuro comme il
servait de résidence à l'ex-empereur. Le Chishaku-in (temple bouddhique
de la secte Shingon ("(''Vraie Parole!''), principale école japonaise du bouddhisme ésotérique et la plus importante hors de l'Inde et du Tibet.
Elle fut fondée au Japon pendant la période Heian (794-1185), après que le célèbre moine Kukai se soit rendu en Chine pour y étudier le bouddhisme ésotérique.
Il développa sa propre synthèse, dont la figure centrale était Vairochana, le Bouddha cosmique ou Amida."), reconstruit en 1598, avec un magnifique jardin zen) et
le Kodai-ji m'ont énormément plu également. Enfin, je vous
conseille vivement le Byôdô-in, qui se trouve à Uji, près
de Kyôto, que l'on nomme aussi le pavillon du phnix. Ce temple bouddhiste
date de 1053, il est célèbre en raison d'une remarquable statue
du Bouddha Amida ("Le culte d'Amida au Japon s'est surtout développé au Xème s. car les Japonais pensaient qu'à partir de 1052 allait survenir le ''mappô'' (moment où il deviendrait impossible d'obtenir l'Eveil).
Certains ont alors considéré que le bouddha Amida était l'unique voie du salut car dans les sûtra il était dit qu'il avait fait le voeu de sauver tous les êtres se confiant à lui en les accueillant dans son paradis pour accéder ultérieurement à l'Eveil."), de la même époque. Je ne peux pas citer tous
les temples ou sanctuaires que j'ai visités mais sachez qu'aucun ne vous
décevra. Si vous recherchez un lieu pour vous retrouver, n'hésitez
pas à faire un tour dans un des temples ou des sanctuaires que vous croiserez
sur votre chemin!
Bien entendu, et c'est là que le charme saisissant de Kyôto vous
happe, il ne faut pas limiter sa visite à ses lieux, magnifiques, certes,
mais il faut prendre le temps de flâner le long du vieux canal, dans le
quartier de Pontochô ou dans celui de Gion à la rencontre des apprenties
geishas, les maiko.
Vous pouvez ainsi découvrir au hasard de votre promenade,
une vieille dame en yukata, un homme d'affaire se raffraîchissant avec
un éventail, une maiko qui rentre chez elle, des écoliers en uniforme...
Les alentours du Kiyomizu-dera sont très intéressants aussi avec
des multitudes de petites boutiques. N'hésitez pas non plus à
faire quelques excursions aux alentours de Kyôto, que ce soit à
Nara, ou même dans les collines entourant l'ancienne capitale. Ainsi,
allez découvrir le Mont Hiei. Montagne très importante par le
passé car en son sommet, Saichô ("moine bouddhiste, Saichô (767-822) fut le fondateur de la secte ésotérique Tendai selon laquelle le salut de chacun dépend de ses mérites.") y créa le temple Enraku-ji,
qui devint le principal monastère de la secte bouddhiste, Tendai, dans
le pays. Le mont Hiei avec ses temples disséminés dans toute la
montagne est un lieu vraiment magique. D'autant plus que l'on est à l'écart
de la ville et que la fraîcheur des hauteurs nous aide à purifier notre esprit.
Si, comme moi, vous êtes à Kyôto vers la mi-août,
il faut que vous assistiez au Daimonji, c'est une cérémonie qui
célèbre la fin de O-bon (la fête des morts). Des hommes
portant des flambeaux grimpent le mont Nioigatake, près de Kyôto
et, une fois la nuit venue y forment un kanji, signifiant grand, de plus de
150m de large et sur 4 autres monts, d'autres kanji sont ainsi formés.
Ces gigantesques feux seraient destinés à souhaiter un bon voyage
aux âmes des défunts qui regagnent l'Au-delà.
Si Kyôto est réputée pour une chose, ce sont bien ses jardins
déjà évoqués au hasard des visites des temples.
C'est selon les goûts de chacun, mais je ne pense pas qu'il puisse exister
des gens qui restent insensibles face à la beauté des jardins
japonais. IL y ceux en mousse, en pierre, avec de l'eau ou des arbres. Vous
errez dans la ville, puis un temple vous attire. Vous y entrez et vous pénétrez
dans un autre monde. Là, les bruits de la ville se taisent, seul l'écrin
de la nature vous accueille. Et c'est merveilleux. On peut rester des heures
à contempler un jardin, il apporte sérénité et tranquillité.
Je ne connais rien qui soit aussi apaisant. Pour quelques instants ou quelques
heures, vous pouvez oublier le moment présent, vous vous sentez, plutôt,
immuable, comme ces jardins.
Pour finir sur Kyôto, j'aimerais citer Pierre-Emile Durand, lorsqu'il
décrit cette si belle cité :"Ici la beauté n'est pas
apparente. Elle se mérite et ce n'est qu'au hasard des flâneries
et petit à petit que le charme opère. (...) Si la beauté
est ainsi jalousement protégée, elle est aussi partout essaimée
sur ce quadrilatère parfait de quatre kilomètres de côté
puisqu'on dénombre en cette ville plus de deux mille temples bouddhistes
et sanctuaires shintô, des palais et des villas impériales, des
jardins et pavillons oniriques."
Retour à l'introduction
Ma vie quotidienne au Japon
J'ai adoré la vie au Japon, et plus particulièrement à
Kyôto, pendant les quelques semaines où j'y étais. Vous
l'aurez remarqué, d'ailleurs, avec l'utilisation des superlatifs dont
j'ai abusé dans la première partie, qui sont nombreux en français
et pourtant insuffisants pour traduire mon enthousiasme. Mon seul regret c'est
la surprise qu'a constitué l'incroyable profusion de fils électriques
dans le ciel de Kyôto, je dois avouer que cela choque. En plus , les poteaux
électriques sont énormes et dans les ruelles, on doit naviguer
entre ceux-ci, les cyclistes et les voitures. Heureusement, les Japonais sont
très courtois.
Au centre de langues
Tous les matins, je prenais le train pour traverser la ville et me rendre au
centre de langues. Et chaque matin, le train était à l'heure à
la seconde près. Ce qui m'amusait beaucoup, c'était de voir que
tous les matins, au même endroit de la gare, le même homme d'affaire
en costume foncé, était là, face au même compartiment
dans lequel il montait chaque jour. Il m'est arrivée de voir des Japonaises
en kimono, dans le train ou des hommes d'affaires se rafraîchissant avec
un éventail. Arrivée à la gare où je descendais,
il me restait 10 minutes de marche pour arriver au Kyôto International
Center of Languages. Chacun était réparti selon son niveau dans
des groupes différents. Les cours intensifs d'été se déroulent
sur 4 semaines, 5 jours par semaine, le matin de 9H à 12H30. Bien entendu,
si ça vous intéresse, sachez qu'il n'y a pas seulement des cours
en été, mais tout au long de l'année selon les programmes.
En tout cas, les cours sont très intéressants et les profs extrêmement
sympathiques. Mais, j'ai été très déroutée
par la méthode. En fait, tout est basé sur l'oral, je n'ai pris
que peu de notes, et, en cela, je ne m'y attendais pas. Je n'étais pas
habituée à l'oral, et je pense que j'ai beaucoup progressé,
mais j'avoue que l'effort de mémoire était très intense
puisque les profs nous faisait tout apprendre par cur sans vraiment donner
d'explications grammaticales. Or, pour notre esprit cartésien, il faut
reconnaître humblement que le manque d'explications freinait un peu l'apprentissage.
Toutefois, je garde un excellent souvenir de ces cours. Au fait, à la
fin du stage, nous avons eu le droit à un examen sur nos connaissances
acquises pendant les 4 semaines : c'était du sérieux!
Usages domestiques
Il y quelques règles de savoir-vivre à suivre et l'on peut dire
qu'elles sont communes à presque tous les foyers japonais. Tout d'abord,
lorsque l'on pénètre dans une maison, il faut enlever ses chaussures.
Il y a un espace prévu pour les ôter, ensuite on voit une marche
sur laquelle sont disposées des paires de chaussons qu'il faut mettre.
De même, lorsque l'on quitte la maison, on enlève ses chaussons
sur la marche et on reprend ses chaussures restées sur la marche inférieure.
Par contre, si l'on entre dans une pièce recouverte de tatami, on doit
retirer ses chaussons.
L'autre grande différence par rapport à chez nous, est le bain
japonais. Les Japonais sont fous des bains et d'ailleurs, dans toutes les familles
où je suis allée, j'en ai profité. Contrairement à
une douche, le bain à la façon japonaise est très bon pour
la santé parce qu'il permet de se relaxer. Essayez le Ofuro, c'est incomparable.
Mais pour cela : la baignoire ne sert qu'à se relaxer en se plongeant
dans l'eau brûlante, il ne faut surtout pas se laver dans la baignoire
mais à côté où l'on trouve une sorte de douche. D'autre
part, l'eau du bain sert à toute la famille, ce qui finalement n'est
pas gênant puisque s'étant lavé hors de la baignoire, l'eau
du bain est propre. En tout cas, on dit que le bain le meilleur est celui à
42.3°c, c'est très chaud mais très agréable...lorsque
l'on est habitué! En tout cas, si vous ne logez pas dans une famille,
vous avez les sentô, qui sont les bains publics et qui feront le même
effet.
Il arrive que l'on trouve un autel bouddhiste chez les particuliers. En fait,
ce sont souvent les personnes âgées qui conservent encore les cendres
de leur épou défunt, chez eux. J'ai eu la chance que la grand-mère
de ma famille d'accueil me permette de voir l'autel bouddhiste dans lequel étaient
placées les cendres de son mari. La pièce était typiquement
traditionnelle avec des tatami et des portes coulissantes et il y avait même
un tokonoma (niche ménagée dans le mur où sont présentés
une peinture et un arrangement floral).
Délices de la table
La nourriture constitue selon moi un attrait supplémentaire. Et n'ayez
crainte, si vous ne maîtrisez pas tout à fait le japonais, il vous
suffit de montrer les vitrines au serveur pour lui faire comprendre ce que vous
désirez. Dans ma famille d'accueil, chaque repas était source
de nouveauté autant que de délice. Le matin, nous mangions soit
à la manière occidentale (avec pain de mie, omelette, jus de fruits...),
soit à la japonaise avec un repas à base de riz (forcément)
et souvent de poisson ou les restes de la veille au soir, ou des maki. Le soir,
j'étais impressionnée par la diversité des mets disposés
sur la table : souvent une soupe (algues et tofu, champignons) et ensuite une
myriade de plats (poulet, tofu, sashimi, beignets de légumes ou de viande).
Bref, régal assuré à chaque fois. Petit conseil pour débutants
: accrochez-vous si vous tentez d'attraper la seiche avec vos baguettes, ça
file car c'est un peu visqueux. Malgré les risques que vous prenez en
traversant la table avec la seiche entre vos baguettes, le jeu en vaut la chandelle.
C'est excellent. Avec la famille de ma correspondante de Nagoya, nous sommes
allés dans un bar à sushi. C'était extraordinaire. C'était
l'un des plus réputés de Nagoya, aussi, nous dûmes patienter
au moins une heure avant de pouvoir nous installer. Ensuite, des petites assiettes,
où étaient disposés des sushi, défilaient devant
nous sur un tapis roulant. Nous nous servions autant que nous voulions et l'addition
était calculée en fonction de la couleur et du nombre des assiettes
sur lesquelles il y avait eu des sushi plus ou moins chers. C'est assez onéreux,
mais c'est un délice. Si vous avez l'occasion, essayez l'okonomiyaki,
c'est une sorte de pizza composée de divers éléments tels
que de la viande, du poisson, des ufs ou du chou. Vous avez aussi les
ramens, bien sûr, qui sont des nouilles chinoises qui se mangent en soupe,
les sushi et sashimi qui ne se présentent plus, les yakitori (brochettes
de poulet servies avec des légumes), les teppanyaki (viande qui est préparée
directement sur une plaque chauffante), c'est un régal! Il existe plusieurs
sortes de thé : le sencha (thé vert), le usucha (thé léger
en poudre), le koicha (thé fort en poudre) ou le macha (thé vert
en poudre), pour ne citer qu'eux. Vous avez encore le thé au blé
grillé (mugicha), le thé au riz grillé (genmaicha) ou le
thé de première qualité (ichibancha). En tout cas, accompagné
des haricots rouges sucrés japonais (azuki), le thé, même
le plus amer devient un délice! N'hésitez pas à goûter
le zenzai (purée de haricots rouges), le yôkan (gelée de
haricots rouges) ou le shiruko (soupe de haricots rouges). Je vous conseille
vivement aussi d'essayer les dango, ce sont des boulettes de riz et les mochi
(pâte de riz cuit à la vapeur et passé au pilon), j'ai adoré.
Le perfectionnisme japonais
On parle très souvent du perfectionnisme des Japonais. Je pense que
l'on peut s'en convaincre rapidement. Ainsi, alors que nous nous essayions à
une séance de calligraphie dans ma famille d'accueil, le père
de ma famille désirait me montrer quels étaient les kanji de son
prénom. Malheureusement, je ne les ai jamais vu tracés de sa propre
main. En effet, il recommença une bonne dizaine de fois la calligraphie
de son prénom, et chaque fois déçu par sa prestation, il
préféra de rien me montrer. Finalement, ce fut sa femme qui me
les traça à sa place. Toujours dans le même style, nous
fîmes une soirée origami. Le père de ma famille tenait à
me montrer ce que donnait un crabe en origami. Il était tellement pointilleux
sur le pliage, qu'il mit plus d'une heure avant de nous faire admirer le chef-d'oeuvre.
A sa décharge, il faut préciser que le pliage du crabe est très
complexe...
Je voulais ajouter que les Japonais sont incroyablement gentils et accueillants.
Dès mon arrivée, ma famille d'accueil m'a invitée au restaurant.
Ensuite, elle n'hésitait pas à me faire visiter la ville ou les
endroits dont j'avais entendu parler et que je souhaitais voir. Le sommet fut
sans doute le jour où ma famille m'offrit un yukata que j'ai étrenné
lors du daimonji. J'avoue que je ne m'y attendais pas et c'est un cadeau qui
me fit un immense plaisir. D'autant plus que c'était extrêmement
onéreux. Ensemble, nous sommes allés au lac Biwa où tous
les étés a lieu un splendide feu d'artifice : plus de 10 000 fusées
sont tirées. C'est magique. Cette sortie me permit de voir pour la première
fois, que lors des fêtes, les jeunes filles portent leur yukata. Cela
rajouta au charme de la soirée.
Pour décrire la vie au Japon, au quotidien, il faut rester plus de six
semaines. Au bout d'un mois, on commence seulement à comprendre certains
aspects de la société, mais beaucoup de choses nous échappent
encore malheureusement. C'est pourquoi, mes descriptions concernant la vie au
Japon restent un peu floues...
Retour à l'introduction
Autres lieux
Après avoir quitté Kyôto, j'ai fait une petite excursion
dans une petite ville située dans la montagne, au nord de Nagoya. Takayama,
construite au 15ème siècle par le daimyô Kanamori, est entourée
de plusieurs montagnes culminant à plus de 3000 mètres. L'ancien
quartier du centre, avec ses étroites ruelles et ses belles maisons en
bois datant du 18è siècle, est très pittoresque. Takayama
est souvent qualifiée de "mini-Kyôto" du fait de ses
sanctuaires, de ses temples et nombreux petits canaux. D'ailleurs, ce qualificatif
n'a pas de quoi surprendre puisque le seigneur de l'époque voulait créer
une réplique réduite de Kyôto. La petite cité possède
un grand nombre de maisons de sake. On peut visiter aussi le Takayama jinya.
C'est l'unique bâtiment administratif de la période d'Edo encore
existant.
Ensuite, j'ai passé quelques jours à Tôkyô, mais
j'avoue que le grouillement incessant de la foule dans les rues donne le tournis
et cela finit par être fatiguant. Les tokyoites sont d'ailleurs moins
chaleureux que les habitants de Kyôto. Il est certain que j'ai préféré
l'ambiance plus "provinciale" de l'ancienne capitale impériale.
Toutefois, Tôkyô est un mélange extraordinaire et il est
amusant de voir d'adorables maisonnettes ou de minuscules temples et sanctuaires
adossés à des gratte-ciel immenses. J'ai adoré Asakusa.
Ce quartier se distingue nettement des autres car l'esprit de l'ancienne Edo
y subsiste encore un peu : les ruelles sont pleines de charme. Asakusa s'est
développé autour du temple Sensoji, le plus ancien de Tôkyô
(milieu du 7ème siècle), on y accède en franchissant l'impressionnante
porte Kaminarimon, puis en empruntant Nakamise, une allée bordée
de 150 boutiques de souvenirs et de gâteaux typiques. Le sanctuaire d'Asakusa
et la pagode à 5 étages forment le centre de ce quartier. Les
quartiers plus "branchés" de Tôkyô sont à
voir, également. Vous avez le choix entre Ginza, Shinjuku, Shibuya ou
Harajuku. Le quartier chinois de Yokohama est à voir. Vous comprendrez
les différences de style architecturaux entre les deux civilisations,
lors de votre visite. C'est, en tout cas, un quartier très agréable
et très animé.
Désirant voir le Fuji-san, je me suis rendue avec ma correspondante
du côté de Hakone. Malheureusement, à cette période
de l'année, le Fuji est difficile à apercevoir. Pour se consoler,
nous nous sommes alors rendues au sanctuaire de Hakone. L'endroit est superbe,
perdu au milieu d'un bois, avec un torii sur le rivage du lac que domine le
Fuji-san.
Toutefois, il me reste beaucoup de lieux à découvrir, notamment
Miyajima, Nikkô, Nara, Kamakura ou Hiroshima. J'espère retourner
au Japon plus longtemps, pour visiter tous ces lieux chargés de beauté
et d'histoire, mais aussi pour mieux m'imprégner de la mentalité
de la société japonaise. Ma narration qui s'achève n'est
qu'une vision très partielle et partiale du Japon, et je vous invite
à le découvrir par vous-même.
Retour à l'introduction
Pour aller plus loin dans la découverte du Japon :
"Japon Intime" de Louis Frédéric, Editions du Félin,
collection Les Racines de la Connaissance, 1986
"Le Japon des quatre saisons" Pierre-Emile Durand, Edition du Carabe,
1998
"De la Gaule au Japon" de Claude Durix, Editions du Cert, 1999 (il
a écrit de nombreux autres ouvrages sur le Japon)
"Japon, crise d'une autre modernité" de Philippe Pelletier,
Editions Belin, La documentation française, 2003
"Le Japon" Peuples et Nations, Editions Time-Life, 1990
Confucius, en chinois Kongfuzi (551 à 479 avant J-C). Il considérait que l’homme doit se conduire sur la base de cinq vertus : la bonté, la droiture, la bienséance, la sagesse et la loyauté.
Le respect des parents, de la vie et de la mort était également un de ses concepts clés.
La base de la doctrine est la morale, un guide de vie, des règles de comportement. Confucius ne prétend pas apporter de nouveauté, mais remettre en place les règles existantes.
Son apport de génie est leur mise en forme dans un système philosophique.
L'éthique humaine, sociale et politique est basée sur le respect d'un code moral, avec des lignes de conduite ou Li, qui définissent l'attitude juste et les limites acceptables dans tous les types de situation.
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Japan-France: reflexions on the origin and the survival of the cultural and social differences while referring to the impact on mentalities of the type of writing, the religious fact and the natural constraints. Initiatory stay opening with discovered of another world: way of life refined, purified architecture, play of full and vacuum, swarming and nature...
Japan-Frankreich: Reflexionen auf dem Ursprung und dem Überleben der kulturellen und Sozialunterschiede beim Beziehen auf die Auswirkung auf Mentalitäten der Art des Schreibens, der frommen Tatsache und der natürlichen Begrenzungen. Reflexion folgte von der Erzählung einer initiatory Reiseöffnung zu entdeckt von einer anderen Welt: Lebensart verfeinerte, gereinigte Architektur, Spiel von voll und die Vakua, von grouillement und von Natur...
Japo'n-Francia: reflexiones en el origen y la supervivencia de las diferencias culturales y sociales mientras que refiere al impacto en las mentalidades del tipo de escritura, del hecho religioso y de los apremios naturales. La reflexión siguió por la narración de una abertura initiatory del viaje a descubierto de otro mundo: la manera de la vida refinó, arquitectura purificada, juego de por completo y los vacíos, del grouillement y de la naturaleza...
La Giappone-Francia: riflessioni sull'origine e sulla sopravvivenza delle differenze culturali e sociali mentre riferendosi all'effetto sulle mentalità del tipo di scrittura, del fatto religioso e dei vincoli naturali. La riflessione è seguito dal narration di un'apertura initiatory di viaggio allo scoperto a di un altro mondo: il modo di vivere ha raffinato, architettura purificata, gioco di in pieno ed i vuoti, del grouillement e della natura...
Japão-Japan-France: reflexões a origem e a sobrevivência das diferenças cultural e sociais ao consultar ao impacto em mentalities do tipo de escrita, do fato religioso e dos confinamentes naturais. A reflexão seguiu pelo narration de uma abertura initiatory da viagem ao descoberto de um outro mundo: a maneira de vida refinou, arquitetura purified, jogo de completamente e os vácuos, o grouillement e a natureza...
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Aurais-je pu croire qu'un jour mon rêve de passer tout un été
au Japon se réaliserait, si jeune, ? Non, sûrement pas.
Et pourtant, je veins de passer deux mois (9 semaines exactement) de pur bonheur
au Pays du Soleil Levant. Cest peu, mais tellement en même temps.
Jai connu dincroyables expériences, de quoi remplir mes journées
de souvenirs et de rêves jusquà un prochain voyage. Qui sait ?
Je me demande souvent pourquoi le Japon est le pays qui mattire le plus.
au monde... Je nai pas encore trouvé une réponse définitive,
mais il est bien possible quune partie de lénigme réside
dans le récit qui suit.
Mon itinéraire : premier aperçu du voyage
Arrivant de France, je débarquai avec
plaisir laéroport du Kansai, à Osaka. De là, pour
une première phase, jallai rejoindre Kyôto où une
famille, avec laquelle je corresponds depuis 4 années, allait moffrir
lhospitalité pendant quelques semaines.
Aperçu de la pemière partie de mon voyage: Séjour à
Kyôto, circuit dans le sud du pays et séjour à Nagoya
Kyôto
Situer
Il est des lieux qui nous touchent plus que dautres
et Kyôto en fait indéniablement partie. Certes, comme vous le verrez
dans tous les guides, au premier abord, la ville nest pas belle. Les gens
qui viennent darriver sattendent à se promener dans une sorte
de musée en plein air, au milieu de quelques 2000 temples et sanctuaires.
Mais, ce nest pas du tout le cas.
Il ne faut pas oublier que Kyôto est une
ville moderne de 1 600 000 habitants qui, bien quassez conservatrice,
ne vit plus comme à lépoque de Heian (794-1185, lâge
dor de lex-capitale impériale). Vous trouverez donc son lot
dimmeubles assez laids et ses fils électriques, comme dans toutes
les villes japonaises (par exemple Kobe), fils pendant telles des lianes dans
la jungle. Mais malgré tout, avouons-le, Kyôto est unique. Cela
aussi vous pourrez le lire dans les guides : il faut se laisser aller à
la flânerie et vous découvrirez la magie de Kyôto. Car magie
il y a. Si ! Si ! Croyez-moi, ce ne sont pas de vains mots. Kyôto
est une ville enchanteresse. Pourquoi, me demanderez-vous ? Alors, là,
cest plus difficile à expliquer. Les photos ne suffisant pas, je
vais my essayer.
Si Kyôto nest pas une ville-musée,
on éprouve toujours un certain ravissement à " tomber "
sur un temple ou un sanctuaire, célèbre ou pas, au milieu de la
ville. Et comme chacun de ses lieux sacrés est entouré au minimum
de quelques arbres, mais souvent dun jardin, surgit alors cet incroyable
plaisir de pouvoir profiter de la tranquillité du lieu sacré et
de la beauté du jardin qui laccompagne. Cest à ce
moment précis que le charme commence à opérer.
Il faut aussi se laisser séduire par l'ancien
quartier de Pontochô où l'on peut voir encore quelques geishas.
Rien napporte plus de sérénité
et de réconciliation universelle que de se laisser emporter par la magie
des lieux qui nous est offerte. Encore faut-il bien vouloir se laisser prendre
par elle Daucuns me diront sans doute, quune fois quon a vu
un temple, on les a tous vus et quil ny a rien de féerique
en cela ; mais là, je ne puis être daccord. Je découvre
toujours avec ravissement la nouvelle disposition dun temple et de son
jardin, car sils se ressemblent, je nen ai pas encore vu un qui
soit identique à un autre !
A Kyôto, il ne faut pas manquer la visite
de temples et monuments magnifiques
le Chishaku-in
le Kinkaku-ji, le fameux pavillon d'or
le Ginkaku-ji
le Ryôan-ji
le Heian-jingu
le Ninna-ji
le Kodai-ji
le Byôdô-in
le magnifique château Nijo
Pendant ce séjour, j'ai apprécié
particulièrement
le Daitoku-ji, qui rassemble plusieurs bâtiments, temples et pavillons
de thé. Il est très agréable et assez peu fréquenté
par les touristes, ce qui est un atout certain. Il faut, bien sûr, visiter
le Daisen-in, le temple le plus connu du Daitoku-ji, dont le jardin zen est
un exemple typique du karesansui, le jardin sec qui est une représentation
symbolique de la nature.
Dans un autre genre, il faut visiter
Le Daikaku-ji, au nord de Arashiyama, notamment pour ses fusuma, recouverts
de peintures très décoratives.
Le Eikan-dô, temple zen, est assez incroyable aussi. Cest un ensemble
assez complexe de pavillons reliés par de nombreuses galeries couvertes.
Le Kiyomizu-dera reste l'un de mes temples préférés. Parce
que son accès nous emmène dans de petites ruelles aux vieilles
maisons et aux petites boutiques charmantes et parce que ce temple est très
impressionnant. Il repose sur une structure en pilotis et domine Kyôto.
Le panorama est très intéressant.
"Autour" de Kyôto
Kyôto fut donc ma première étape
pour les deux premières semaines et demie. Toutefois, jentrecoupais
ce séjour de petits itinéraires dune ou deux journées,
notamment à
- Nara (ancienne capitale japonaise de 710 à 784) et au
- Mont Kôya, célèbre montagne qui abrite plus de
120 temples affiliés surtout à la secte Shingon (une secte bouddhiste
ésotérique).
Dans le sud du Japon
Puis de Kyôto, je suis également
partie pour un circuit dune semaine qui ma surtout amenée
dans le sud du pays, voyageant avec un Japan Rail Pass (qui permet, pour un
coût abordable, de prendre les lignes JR autant que lon veut durant
un laps de temps fixé auparavant) et faisant étape dans des auberges
de jeunesse.
Jai pu voir dans cette partie méridionales
:
Himeji et son célèbre château,
Okayama qui possède un des trois plus célèbres jardins
paysagers du Japon,
Kurashiki et son ancien centre ville aux vieilles maisons en bois.
Plus au sud, encore, je suis allée à
Hiroshima et tout près, Miyajima que les Japonais considèrent
comme lun des trois sites les plus beaux du Japon et que les occidentaux
connaissent par limage du célèbre torii dans leau.
Encore plus loin, jai même fait un
saut dans lîle de Kyûshû pour y visiter
Kumamoto,
le Mont Aso (un beau volcan, paraît-il, mais quand il fait brouillard
et quon ne voit pas à 10 mètres je vous laisse imaginer
ma déception)
et Beppu, célèbre station thermale dont certaines sources ont
des couleurs époustouflantes.
De Beppu, je suis remontée assez loin,
au centre de l'île de Honshu,
jusquà Kanazawa, sur la côte de la Mer du japon, une très
jolie ville qui a su garder de beaux quartiers traditionnels.
Pour rejoindre Nagoya, je suis passée
par
Takayama, surnommée la " petite Kyôto " en
raison de ses belles maisons anciennes.
Nagoya et "environs"
Situer
Nagoya nest pas une ville très intéressante
du point de vue touristique hormis son château. Certes, mais cest
dabord la ville de lune de mes correspondantes et ensuite les environs
de cette ville recèlent quelques trésors, tels que
Inuyama (le plus ancien château du pays et un beau pavillon de thé),
la vallée de Kiso (notamment Magome et Tsumago, deux villes où
le temps semble sêtre arrêté au 19ème siècle).
Ise, à bonne distance de Nagoya (1h30 environ par train) est riche du
sanctuaire le plus sacré de Japon dont on voit ...seulement l'enceinte
! puisque n'accèdent à ce lieu que les prêtres et l'empereur.
Aperçu de la seconde partie de mon voyage: Séjour à Tôkyô,
circuit dans le nord du pays et et retour à Kyôto
Tôkyô et "environs"
Situer
Après une semaine et demie passée
dans la région de Nagoya chez ma correspondante, je suis "montée"
à Tôkyô chez une autre amie japonaise pendant une autre semaine
et demie.
Tôkyô est une grande ville, bien sûr,
mais qui ne ma pas semblé si impressionnante que cela, à
part quelques quartiers particuliers dont les hauts immeubles sont écrasants
(Shinjuku, par exemple), Paradoxalement, on pourrait presque dire que Tôkyô
est plutôt un ensemble de petits villages. Il y a donc quantité
de choses à y découvrir: Asakusa (le plus vieux quartier de Tôkyô),
le palais impérial, Meiji jingû, Harajuku, Ueno, Yanaka.
Mais les alentours de Tôkyô sont
très riches aussi :
Kamakura, bien sûr, célèbre pour son grand bouddha en bronze
de 11 mètres de haut, Kawagoe, que lon surnomme " la
petite Edo " à cause de vieilles maisons de cette époque
qui sont conservées,
Yokohama qui abrite le plus grand quartier chinois du Japon.
Dans le nord du Japon avant le retour à Kyôto
De Tôkyô, je suis partie à
nouveau pour un second périple dune semaine, dans le nord du pays,
cette fois, en utilisant les mêmes modes de voyage (Japan Rail Pass et
auberges de jeunesse).
J'ai particulièrement visité :
. Nikkô, très célèbre pour ses temples incroyablement
décorés (trop à mon goût, mais je vous dirai pourquoi
un peu plus loin).
De là, je suis allée me " perdre "
dans la campagne japonaise et plus précisément à
. Aizu-Wakamatsu située près du parc national Bandai, dont le
paysage est assez joli, ville possédant un château reconstruit..
Après cette étape, je me suis
dirigée sur
Yamagata car javais lintention de faire une excursion pour aller
voir le Mont Zao, dont le cratère est splendide sur les photos, mais
le mauvais temps ma joué un mauvais tour.
Jai quitté Yamagata pour
Morioka avec une étape à
Hiraizumi pour aller voir le Chuson-ji, un magnifique ensemble de temples.
De Morioka, le train ma emmenée
à
Hirosaki, en passant par
Kakunodate qui possède de très belles maisons de samurai. Hirosaki
fut la ville la plus septentrionale de mon périple.
Au retour, je suis "redescendue"
sur Sendai et plus précisément à
Matsushima, qui est aussi lun des trois sites les plus appréciés
des Japonais.
Enfin, pour regagner Kyôto, jai fait un détour par les Alpes
Japonaises et notamment à
Matsumoto dont le "Château du corbeau" bien que noir est superbe.
Ma dernière semaine et demie fut donc à nouveau Kyôto puisque
je reprenais lavion du retour pour la France à laéroport
du Kansai, à Osaka.
Il est encore de nombreux sites que je souhaiterais visiter, et dautres
aussi nombreux où j'ai déjà hâte de retourner, nayant
guère fait plus que survoler certains lieux pour des impératifs
de temps et de calendrier. Mais jestime que ce voyage ma donné
un bon aperçu des sites les plus beaux et les plus célèbres
du Japon, et ce nest là que le moindre des apports de ce voyage
Il me semble que cest sur le plan humain que ce voyage fut la plus grande
aventure : jai été, en effet, immensément surprise
et touchée par lincroyable gentillesse et laccueil unique
qui ma été réservé par mes familles, bien
sûr, mais aussi par les inconnus. Comme si lon avait voulu me faire
sentir que le Japon cétait comme mon pays, ma maison, ma famille.
A tel point quil mest arrivé doublier que je nétais
pas en France car au Japon j'ai eu le bonheur de me sentir comme chez
moi...
Vie au Japon
Les chemins de fer, l'aubaine des voyageurs
Mon parcours :
1ère
étape
2nde
étape
Ayant à mon actif plus de 4000 km de trajet
sur les chemins de fer japonais au cours de l'été, je pense pouvoir
me targuer dune certaine expérience en ce qui concerne ce moyen
de transport. Ce qui est certain, cest que les non-résidents au
Japon et les non-Japonais ont tout intérêt à utiliser le
Japan Rail Pass (je ne fais pas de pub, JR ne me sponsorisait pas !). Lors
de lachat, vous pouvez trouver cela cher, mais croyez-moi, vous laurez
très rapidement rentabilisé. Tout le monde sait que la vie est
chère au Japon, mais ceux qui ny sont pas allé ne peuvent
imaginer à quel point. Les transports et le logement au Japon sont parmi
les plus chers du monde, alors mieux vaut profiter doccasions comme ce
Japan Rail Pass.
Celui-ci est exclusivement réservé
aux voyageurs étrangers qui visitent le Japon dans un but touristique
(attention : vous ny avez droit que si vous séjournez moins
de 3 mois au Japon ) et permet un trajet illimité sur tous les réseaux
de chemins de fer JR du Japon à lexception du train Nozomi.
Le Japan Rail Pass sachète dans les
agences agréées à létranger donc avant le
voyage, notamment dans les agences JAL ou ANA. Ces agences vous fourniront un
bon Japan Rail Pass Exchange Order que vous devrez échanger au Japon
à un guichet " midori madoguchi " contre le Japan
Rail Pass proprement dit).
Autre avantage du JPR, cest quil permet
de réserver votre place gratuitement. En effet, presque tous les trains
japonais ont des wagons avec places réservées et d'autres aux
sièges non-réservés. Mais si vous désirez un siège
réservé et que vous ne possédez pas le JPR, le prix sera
majoré ; alors quavec le JPR, siège non-réservé
ou pas, vous naurez rien à payer.
Si vous êtes intéressé, vous
trouverez tous les renseignements sur le site consacré au Japan Rail
Pass.
Les gares japonaises sont en général
très bien conçues car les directions, les sorties et le nom
des trains sont affichés en kanji et hiragana, mais la plupart du temps
également en romaji (caractères romains), donc même si vous
ne pouvez pas lire le japonais, vous pourrez vous en sortir.
Et de toute façon, le personnel est dune
très grande gentillesse et toujours prêt à vous aider. Même
si vous ne parlez pas japonais ou que votre interlocuteur ne parle pas anglais,
il suffit de montrer votre billet, on vous indiquera alors la voie ou même
on vous accompagnera jusquà votre wagon. Je nai jamais rencontré
demployés aussi aimables quau Japon.
Une des grandes qualités des trains japonais
est leur ponctualité. On le lit partout, mais jai pu vraiment en
faire lexpérience. Le train arrive juste à lheure
et sarrête à lendroit exact marqué au sol. Petite
originalité : dans les shinkansen, les places sont assez spacieuses,
suffisamment pour permettre de pivoter les sièges et d'être ainsi
dans le sens de la marche ou face à ses vis-à-vis.
Enfin, pour finir sur les chemins de fer, les
gares sont des lieux essentiels pour le voyageur car on y trouve les bureaux
dinformations touristiques (TIC), ils sont situés soit au sein
des gares soit à proximité, ce qui évite de se perdre dans
la ville à leur recherche. Les TIC proposent des brochures, des plans,
des cartes ...en anglais et parfois en français! La plupart des employés
parlent plus ou moins bien anglais ( je préfère m'exprimer en
japonais...).
Les Auberges de Jeunesse, l'hébergement pour jeunes ...et moins jeunes
En ce qui concerne les solutions d'hébergement
pour les voyageurs au Japon, mon expérience se limite, en dehors des
familles où je logeais, aux auberges de jeunesse.
Il existe quelques 360 auberges de jeunesse au Japon et une nuit en dortoir
coûte environ 2500-3000 ¥ auquel s'ajoutent, si on le souhaite,
un petit déjeuner à 500-600 ¥ et un dîner à
900-1000 ¥. Si vous comptez loger en auberge de jeunesse plusieurs
nuits, mieux vaut appartenir à la Fédération internationale
des auberges de jeunesse (la carte coûte 10 € si vous lachetez
en France), sinon votre facture pour la nuit sera augmentée de 1000 ¥.
Les auberges de jeunesse (sauf une) que j'ai utilisées
étaient réservées avant mon départ (3 par l'Internet
depuis la France et 10 par l'intermédiaire de l'une des familles où
j'ai été accueillie) car je craignais quelles soient bondées
en plein été puisque ce sont aussi les vacances pour les jeunes
Japonais. En fait,je me suis rendue compte que dans la plupart, il restait de
la place. Enfin, si vous ne connaissez pas votre trajet à lavance
ou la durée de votre étape, je pense quun appel le matin
est suffisant pour avoir de la place le soir même.
Lauberge de jeunesse la plus jolie dans
laquelle jai séjourné est sans conteste celle du Mont Kôya.
Typique, traditionnelle avec ses fusuma, tatami, calligraphie et table basse,
le décor des pièces est absolument somptueux. Il est vrai quelle
est assez un peu coûteuse mais elle en valait le prix. On pourrait sans
doute la comparer à un ryokan (auberge traditionnelle japonaise, souvent
onéreuse). De plus, cest une auberge très petite (là
je vous conseille vivement de réserver) qui naccueille pas plus
de 10 personnes. La nourriture est délicieuse et le soir où jy
suis allée, lambiance était très chaleureuse. Jai
lié connaissance avec un Japonais, une Suisse germanophone et un Canadien
francophone. Je me suis retrouvée dans le rôle dinterprète
et de traductrice, les uns ne parlant pas japonais, les autres peu anglais,
et malgré mon "sabir", nous avons passé une soirée
très agréable.
Loger en dehors des familles que je connaissais
sest révélé être une expérience formidable
car cela mentraînait à parler japonais avec d'autres personnes,
bien sûr, mais jai pu faire des connaissances et discuter avec toutes
sortes de gens. Par contre, si vous ne parlez pas du tout japonais, ce ne sera
pas peut-être pas aussi intéressant : en effet, la plupart
des pensionnaires que jai rencontrés dans les auberges de jeunesse
(sauf au Mont Kôya) étaient des Japonais. Certaines auberges sont
de style occidental, à Nikkô par exemple, et dautres plus
traditionnelles, comme à Sendai, mais en général, on est
partout plutôt bien logé. Petite particularité : comme
chez les familles japonaises, le bain dans les auberges de jeunesse sert à
tous, alors noubliez pas de vous laver préalablement avant de plonger
dans la chaleur réconfortante du bain !
Se nourrir sans se ruiner
S'il est bien connu que la vie est chère
au Japon, il est cependant tout à fait possible de bien se nourrir pour
un prix raisonnable.
A signaler dabord quil vous est impossible
de mourir de faim ou de soif au Japon : les distributeurs automatiques
de boissons sont pléthores et les konbini ("convenient store" :
petite supérette ouverte 24h/24) sont très nombreuses. Nul
besoin den chercher, vous les trouverez sur votre chemin presque tous
les 100 mètres !
Au Japon, on trouve aussi les "hyakuen shoppu " (les boutiques
à 100 ¥ ou 0,87 €) où vous pourrez acheter
de la nourriture, des boissons et même des vêtements, des livres,
du maquillage, des produits ménagers, des ustensiles de cuisine...Ça
peut se révéler très pratique pour la vie quotidienne.
En France, ce que lon connaît de
la nourriture japonaise se résume aux sushi, sashimi et parfois les râmen
(nouilles dorigine chinoise). Mais là-bas, vous vous apercevrez
quen réalité la cuisine japonaise est infiniment plus variée.
Je dois avouer ma petite faiblesse pour les yakisoba
(nouilles de sarrasin sautées sur plaque chauffante avec viande
ou poisson et légumes), les okonomiyaki (sorte de crêpe épaisse
cuite sur une plaque chauffante avec un mélange de chou, oeuf, crevette,
calamar ou porc) et le kare raisu (riz au curry, un des plats préférés
des Japonais). Bien sûr, tous ces plats peuvent être déclinés
avec des variantes. Ainsi, on peut trouver des zarusoba (soba servies
froides sur un lit de bambou), des tempura soba (soba servies dans un bouillon
avec des beignets de crevettes)...
Il existe aussi toutes sortes de nouilles au Japon,
les soba, et les râmen, déjà citées, mais aussi les
udon (pâtes de blé épaisses), les somen (pâtes
blanches très fines généralement servies dans de leau
glacée)...
Et je vous passe sous silence les donburi (bols de riz recouverts de divers
ingrédients), les tempura (friture de toutes sortes daliments :
poissons, légumes ou crustacés), les yakitori (brochettes)
et autres sukiyaki (fondue de boeuf et de légumes)! Bref, un délice.
Contrairement aux Français qui mangent
un plat après lautre, les Japonais mettent tous les plats sur la
table et tout se mange en même temps dans lordre qui nous convient,
en tout cas, cest ce ainsi que cela se passe dans les trois familles chez
qui jai résidé. Il ny avait généralement
pas moins de 4 ou 5 plats différents sans compter les sauces parfois
une soupe et l'"immanquable" bol de riz...
Mais je suis mauvaise langue dans ma façon
de qualifier le riz. Le riz japonais est un vrai plaisir gustatif, on dit que
cest lun des meilleurs au monde et je le conçois parfaitement.
Son goût est inégalable et ne ressemble pas à celui des
riz thaïlandais ou indien. Il mest arrivé assez régulièrement
de pouvoir consommer du riz à mes trois repas, lorsquil nous arrivait
de manger un petit-déjeuner " japonais ". Non seulement
on sy habitue très bien mais on apprécie.
Au long de mes 9 semaines au Japon, jai
découvert des plats différents presque chaque jour et chaque jour,
cétait un nouveau régal. Une vraie aventure gustative!
La vie en famille
J'ai vécu dans trois familles japonaises
différentes, mais à partir de cette expérience limitée,
je ne me hasarderai pas pour autant à une généralisation
sur le mode de vie japonais. Je vais donc vous présenter une vision partielle
(partiale ?) de ce que j'ai pu entrevoir.
Au niveau de l'habitat, chaque maison ou appartement
était pourvu d'une pièce traditionnelle avec fusuma, tatami et
j'ai dormi sur un futon dans deux de ces familles. A vrai dire, je trouve regrettable
que les Japonais ne gardent pas cette habitude des futon car lorsque l'on habite
un appartement, on gagne vraiment de la place, une fois qu'il est rangé
dans un placard.
Comme dans toute famille japonaise, on doit enlever
ses chaussures à l'entrée, c'est une règle immuable.
Les meubles sont peut-être moins nombreux que dans les maisons françaises
mais ils sont de type occidental. Cependant, deux de mes familles possédaient
des tables basses traditionnelles et ne s'asseyaient vraiment sur une chaise
que pour les repas; le reste du temps ils s'asseyaient plutôt par terre,
alors même qu'ils disposaient d'un canapé. De la même manière,
on l'observe dans les nombreux restaurants qui offrent le choix entre tables
" à l'occidentale " et " à la japonaise "
(table basse). Les Japonais conservent donc l'habitude d'être s'asseoir
par terre.
En ce qui concerne les relations familiales,
on croit encore en occident que dans toutes les familles japonaises le père
est tout le temps absent, qu'il ne s'occupe pas du tout des tâches domestiques
et qu'il n'a rien à dire à ses enfants, tandis que la mère
reste confinée à la maison toute la journée. Les choses
sont bien différentes dans la réalité que j'ai pu observer
donc d'après une expérience assez limitée et partielle.
Dans les familles chez qui j'ai habité, les relations entre parents et
enfants étaient très libres, comme en France (ces familles étaient
évidemment plus ou moins ouvertes à la culture occidentale). Les
enfants n'hésitant pas à taquiner leur père, le père
s'intéressant à leurs activités. De même, j'ai vu
les pères de mes familles d'accueil faire la cuisine, ramasser et plier
le linge...
Le sens de l'accueil et la qualité des services
Je lai déjà dit et le répéterai
sûrement, les Japonais sont des gens absolument charmants, accueillants
et serviables.
En premier lieu, les trois familles chez lesquelles
j'ai résidé mont réservé un accueil très
chaleureux, prenant le temps de parler avec moi, de memmener en visites
et de moffrir des cadeaux, alors que cétait moi linvitée !
Mais, jai surtout été surprise
par la gentillesse des inconnus et des passants. Déjà à
Kyôto, dès les premiers jours de mon arrivée, jen
ai eu le témoignage. Je pensais que les gens de Kyôto, qui ont
lhabitude de voir des touristes étrangers, étaient suffisamment
blasés pour être indifférents. Mais ce ne fut pas le cas
en ce qui me concerne. Lorsque jattendais le bus, il mest arrivé
assez souvent dêtre abordé par des Japonais (des Japonaises,
en fait, la plupart du temps) soit en anglais, soit en japonais. Dans tous les
cas, puisque je parle quelques mots de japonais, la conversation était
engagée et cétait bien agréable. Je dois avouer que
certaines vieilles dames japonaises me parlaient un langage qui me semblait
assez incompréhensible, sans doute trop dialectique, mais lintention
était là !
Jai eu droit à des gestes spontanés
de gentillesse aussi de la part dinconnus, comme cette dame à Kyôto
qui a commencé à me parler et ma proposé de me guider
dans le quartier de Gion, visite qui a duré presque tout laprès-midi ;
ou ce restaurateur qui navait jamais vu détrangers avant
moi et qui ma offert des tempura en plus du menu commandé;
ou encore un vieux monsieur, propriétaire dune petite boutique
de souvenirs à Kyôto, qui ma fait un rabais sur mes achats
et qui ma offert en plus une boîte de gâteaux ; et aussi
cette Japonaise qui ma offert des pansements voyant que javais des
écorchures aux pieds!
Jen oublie certainement mais ne croyez pas
les Japonais distants et froids. Tous ne sont pas aussi plein dattention,
mais néanmoins, jai connu divers témoignages dintérêt
et de sympathie presque dans tous les lieux que jai visités. Et
je ne pense pas que ce soit dû à mon seul sourire ou à mon
japonais (bien que le fait de parler japonais, même mal, fasse en général
très plaisir à l'interlocuteur japonais qui na pas vraiment
lhabitude de voir des étranger parler sa langue).
Cest peut-être cette bienveillance
qui ma le plus marquée dans tout ce que jai connu pendant
ce voyage!
Ce qui ma également étonnée
tout au long de mon parcours, cest la qualité des services japonais
qui est sans doute liée en partie à labondance des employés
dont la présence ne ma pas toujours semblé pertinente.
Lorsque je parle de "qualité des services ",
c'est bien à la qualité encore plus qu'à la quantité
que je me réfère. Il s'agit de la serviabilité des employés,
de la politesse des commerçants et des caissières (toujours souriantes,
pas comme en France, sans vouloir être mauvaise langue)...
Quand jévoque à labondance
des employés, joserais même dire la surabondance parfois,
je pense aux stations service où il y a toujours quelquun qui vous
fait le plein, et si les autres employés ne sont pas occupés,
vous vous retrouvez avec trois employés autour de votre voiture :
lun faisant le plein, lautre nettoyant les vitres et le dernier
regonflant vos pneus.. sans attendre de pouboire (cette pratique n'a pas cours
au Japon).
Il y a aussi une multitude demployés
à lentrée de parkings pour vous indiquer lendroit
où vous garer ou pour faire la circulation afin de permettre aux voitures
de sortir du parking et de sinsérer dans la circulation.
Jai vu aussi beaucoup de jeunes qui distribuaient
des tracts, des mouchoirs en papier ou des éventails publicitaires (très
utiles en été !).
Mais le plus original, surprenant, déroutant
même, fut ce vieux monsieur qui, à lentrée dun
parking souterrain à Yokohama, prenait le ticket de la machine et le
tendait au conducteur.
Sil ny avait pas pléthore
de petits jobs au Japon, imaginons quel serait le taux de chômage! Cest
à Tôkyô, et notamment à Ueno, que jai vu le
plus de sans-abri. Au milieu des arbres du parc dUeno se dressent une
multitude de cabanes précaires en bois, avec des bâches et du carton.
Leur nombre est très impressionnant. Par contre, je nai jamais
vu personne mendier au Japon. Les SDF vivent de récupération (j'en
ai souvent observé qui récoltaient les canettes vides) ou d'aides
d'associations.
Les festivités
Tous les Japonais vous diront que lété
nest pas la saison la plus propice pour visiter le Japon. Dabord
parce quil fait une chaleur insupportable et ensuite les couleurs de la
nature ne sont pas les plus jolies. Au printemps, vous avez les cerisiers en
fleur et en automne, les momiji (les feuilles dérables aux magnifiques
nuances rouges-orangées). Mais en été, vous pourrez assister
à quantité de fêtes, festivals et feux dartifice,
à condition dêtre au bon endroit au bon jour.
Le 7 juillet a lieu Tanabata Matsuri (fête
des étoiles). Célébrée à travers tout le
pays où l'on plante des mâts de bambous décorés de
banderoles de papier sur lesquels on écrit voeux et poèmes. Cette
fête tire son origine d'une ancienne légende chinoise : ce jour
célèbre les retrouvailles du bouvier de la princesse des tisserands
qui ne peuvent se rencontrer qu'une fois par an, dans la Voie lactée.
Si vous pouvez, le 17 juillet, il faut absolument
voir à Kyôto la Gion Matsuri, une fête traditionnelle très
populaire : une trentaine de chars richement décorés défilent
dans les rues de la ville,.Cette fête remonte à 876 lorsque les
prêtres shintô décidèrent de réaliser une grande
procession en lhonneur des kami, dans lespoir de les apaiser pour
quils fassent cesser les épidémies qui ravageaient la cité.
O-bon, la fête des morts commence à
partir du 15 août. Différents rites religieux, ayant un lien avec
la croyance bouddhique du retour sur terre des esprits, ont lieu. Les Japonais
retournent dans leur village natal et vont nettoyer et décorer les tombes
des ancêtres. Durant les 3 jours de cette fête, des danses (bon-dori)
sont exécutées autour d'une estrade où ont pris place les
musiciens. A l'origine, elles étaient accomplies pour consoler l'âme
des défunts.
La vie animée des rues et places des villes
est également toujours un spectacle en soi !
Arts traditionnels
A Tôkyô, je suis allée au Kabuki-za,
à Ginza, le théâtre le plus connu pour les pièces
de kabuki. Dans le théâtre kabuki, il n'y a pas de masques mais
un maquillage élaboré, un rideau pour les changements de décor
et une scène où choeur et musiciens s'assoient. Bien que le kabuki
ait été fondé par une femme, Izumo Okuni, les actrices
en furent rapidement bannies. Les rôles de femmes sont donc joués
par des hommes.
et le koto des Nakamura ???
Le Japon n'est pas une destination touristique très fréquentées
notamment par les Européens. Pays trop lointain, au coût de la
vie élévé et dont les attraits sont méconnus...
Pour ma part , j'ai tenté de mettre à profit mon voyage pour découvrir
le plus grand nombre possible de ses paysages, sites et monuments remarquables.
En dehors des simples arrêts pour correspondance des chemins de fer, j'ai
dû m'arrêter, faire étape ou séjourner dans plus de
50 villes (ou villages) et effectuer plus de 150 visites (ou promenades) !
Dans les trois villes où j'ai séjourné ainsi que dans leurs
environs, j'ai pu prendre tout le temps nécessaire tandis qu'ailleurs
(circuits d'une semaine dabord au sud puis au nord), j'ai souvent fait du "tourisme
à la japonaise"...
Sites et monuments remarquables
Les châteaux
Jai visité presque une dizaine de
châteaux : Himeji, Okayama, Kumamoto, Osaka, Nagoya, Inuyama, Matsumoto,
Aizu-Wakamatsu, Hirosaki.
La plupart ont été détruits
par les bombardements pendant la seconde guerre mondiale et ils ont été
reconstruits dans les années 50-60. On a essayé de reconstituer
fidèlement le style originel. Par contre, lintérieur des
châteaux est soit vide, soit transformé en musée. Ce quil
reste des châteaux, cest souvent uniquement le donjon grand et majestueux.
Dans son allure générale, le château-fort
japonais apparaît comme une infraction à toute la tradition architecturale
japonaise. A l'encontre des autres édifices importants comme les palais,
sanctuaires, temples et monastères, il adopta une verticalité
impressionnante, des volumes massifs, des plans complexes propres à dérouter
l'ennemi, tout cela pour traduire moins une fonction défensive qu'une
volonté de faste.
et le recours à la pierre au lieu du bois ???
Himeji est à ce niveau un château
très intéressant, en plus de beau, car il a conservé son
enceinte et ses cours et cela nous donne une idée de la complexité
de la structure dune forteresse féodale. Himeji est le plus grand
des 12 châteaux féodaux du Japon subsistants.
En 1577, Toyotomi Hideyoshi sempara du château
déjà existant et décida de lembellir et de lagrandir
pour en faire sa propre résidence entre 1581 et 1585. Ensuite, il le
confia à son beau-frère Kinoshita Iesada (1543-1608). Celui-ci
dut sen défaire après la bataille de Sekigahara en 1600
qui mit en présence les armées Tokugawa contre celles de Toyotomi.
Cest Terumasa Ikeda, chef de lune des armées Tokugawa qui
hérita de la garde du château. Ce château est parfois appelé
Shirasagi (aigrette) ou Hakura-jô (château du héron blanc)
en raison de la couleur blanche de ses murs et de la découpe de ses toits.
On loppose au château dOkayama,
surnommé U-jô (château du corbeau) avec ses murs noirs.
Le donjon du château de Matsumoto (1597)
mérite aussi quelques mots. C'est l'un des plus beaux fleurons d'architecture
féodale au Japon. Il dégage une certaine élégance
formelle dû au contraste du noir et du blanc de ses murs.
Les temples et la statuaire bouddhistes
L'architecture bouddhique s'est modifiée
au cours du temps mais, à l'origine, l'aire sacrée comportait
essentiellement une pagode, un kondô (pavillon pour abriter les images
saintes), accessoirement un kôdô (pavillon pour l'enseignement de
la Loi bouddhique) et généralement des quartiers monastiques.
La pagode est inspirée, en fait, des stupa bouddhiques de l'Inde sous
lesquels étaient enterrées les restes de Bouddha.
Si Kyôto est richement dotée, des
richesses existent un peu partout ailleurs dans le pays...
Ainsi le Hôryû-ji (vers 670), près
de Nara, est le plus vieux temple bouddhique japonais. Il représente
la plus vieille structure en bois du monde et contient parmi les plus belles
statues bouddhiques du Japon.
Quant au Tôdai-ji à Nara, il est
assez remarquable par ses dimensions. En effet, le daibutsuden (grand temple
de Bouddha) mesure 57 m de long sur 50 m de larde pour une hauteur de 47 m et
il abrite un grand bouddha en bronze de 18 m de haut environ (il date de 749).
Kamakura possède l'une des statues impressionnantes
de Bouddha, il y a aussi celle de Moulée en 1252, la statue de bronze
d'Amida, de 13,5 m donne une impression d'équilibre aux visiteurs qui
se tiennent devant elle.
Dans un genre complètement différent,
les temples de Nikkô, notamment le Tôshô-gu, sont à
voir. Tokugawa Iemitsu, le petit-fils de Ieyasu, fit construire le Tôshô-gu
en 1634 pour son aïeul. Il voulait illustrer, à l'intention de ses
rivaux, la richesse et la puissance du clan Tokugawa. Et pour ce qui est de
la richesse, je crois qu'il a réalisé son désir (un peu
trop à mon goût, les temples sont même trop surchargés
!). Deux années durant, 15 000 artisans travaillèrent pour créer
cet ensemble somptueux de style Momoyama.
Le Tôshô-gu est surtout connu pour
sa Yomei-mon (porte de la lumière du soleil). C'est à cette porte
que les samurai de rang inférieur s'arrêtaient tandis que les samurai
de haut rang pouvaient passer au-delà après avoir, au préalable,
déposé leur sabre. On l'appelle également " portail
du crépuscule " (higurashinomon) car il était censé
retenir l'attention et éblouir le visiteur jusqu'à la tombée
de la nuit.
Si vous connaissez l'histoire des 47 rônin,
vous serez peut-être intéressé de savoir qu'à Tôkyô,
le Sengaku-ji est le temple où ses 47 samurai furent ensevelis.
Le Mont Kôya, outre ses très nombreux
temples dont je ne puis faire le détail, est intéressant pour
sa nécropole de plus de 200 000 tombes, ainsi que l'Okuno-in, mausolée
de Kôbô Daishi, le fondateur de l'école Shingon. L'allée
menant à ce mausolée est flanquée de statues, de monuments
et de tombeaux où reposent les familles les plus puissantes du Japon.
Si la statuaire bouddhiste vous passionne, je
vous conseille aussi de vous rendre au Kôryû-ji, à Kyôto.
A vrai dire, même si vous n'y connaissez rien, vous en saisirez l'intérêt.
Certes le billet d'entrée est un peu onéreux, d'autant que seule
une salle est ouverte, mais dans celle-ci, est présentée une admirable
statue, celle de Miroku bosatsu (dit le " bouddha de l'avenir ").
Cette sculpture date du 7ème siècle et il est possible qu'elle
soit originaire de Corée. Elle est exceptionnelle, non par sa dimension
ou sa matière, mais par l'incroyable beauté du visage. Ses traits
sont très fins et révèle une sérénité
inaltérable et une infinie compassion. Sans être " fan "
de ce genre d'art, on peut difficilement résister à tant de douceur
émanant de cette statue toute en délicatesse propice à
la contemplation.
Les sanctuaires shintô
Au contact du bouddhisme, le shintô fut
amené dès le 6ème siècle à formuler lui aussi
une architecture sacrée. Mais, en réaction, et surtout pour attester
de son ancienneté et de son caractère autochtone, il s'inspira
des constructions issues de la préhistoire, et notamment des greniers.
L'architecture de base du sanctuaire shintô
peut donc se résumer ainsi : piliers enfoncés directement dans
le sol, toitures à double pente et cloisons faites de planches juxtaposées.
On reconnaît facilement un sanctuaire shintô au torii - sorte de
portique souvent de couleur vermillon - qui marque l'entrée de l'enceinte
sacrée du sanctuaire. Les shimenawa - cordes de paille de riz tressées
suspendues au-dessus des entrées dans l'enceinte du sanctuaire - délimitent
les espaces sacrés et profanes. Le bâtiment principal d'un lieu
saint est la demeure du kami auquel le sanctuaire est dédié et
seuls les prêtres peuvent y pénétrer. Les pratiquants se
tiennent devant l'oratoire où une cloche est mise à leur disposition
pour appeler la divinité.
Demeure des esprits des empereurs de Japon, le
grand sanctuaire d'Ise est le site shintoïste le plus vénéré
du Japon. Son bâtiment intérieur est dédié à
Amaterasu, déesse du soleil dont il est censé abriter le miroir,
trésor impérial sacré. Fermé au public, il est détruit
et rebâti tous les 20 ans. Sa dernière reconstruction date de 1993.
Environ 13000 cyprès sont utilisés pour ces reconstructions.
Le Fushimi Inari, à Kyôto compte
parmi les sanctuaires les plus populaires. C'est le plus célèbre
des sanctuaires dédiés à Inari, kami des récoltes,
et protège tout particulièrement les divinités du riz et
du sake. Une allée constituée de centaines de torii fut financée
par les fidèles venus implorés la prospérité.
Bien entendu, l'un des sanctuaires les plus connus
(au Japon évidemment mais aussi au-delà), est celui d'Itsukushima,
sur l'île de Miyajima près de Hiroshima. C'est un sanctuaire sur
pilotis, dominant une crique où s'élève le fameux torii
qui semble flotter sur l'eau.
Lors de mon passage, j'ai pu assister au déroulement
d'une partie d'une cérémonie shintô dans ce prestigieux
sanctuaire. C'était très déroutant mais fascinant.
Il s'agissait d'un mariage shintô. Le couple
est habillé dans les tenues d'apparat traditionnelles. Le marié
porte un demi-manteau noir sur un hakama (sorte de jupe-culotte à rayure)
et la mariée est vêtue d'un kimono et d'une volumineuse coiffe.
A trois reprises durant la cérémonie, les conjoints procèdent
à l'échange des coupes de sake en les portant trois fois à
leur bouche. C'est là le rite le plus important de la cérémonie
et que j'ai pu observer...
Enfin le très controversé Yasukuni-jinja,
pour terminer avec les sanctuaires. Ce sanctuaire situé à Tôkyô
fut élevé à la mémoire des 2,5 millions de soldats
morts pour la patrie depuis 1853 (date du traité avec le commodore Perry).
Ce sanctuaire abrite donc aussi les cendres de certains criminels de la dernière
guerre, ce qui soulève beaucoup de critiques. Aux abords de ce sanctuaire,
on voit souvent des nationalistes "en pélerinage"
Après ce petit parcours des temples et
sanctuaires, souvent mêlés, il faut rappeler que la religion au
Japon est en fait un syncrétisme entre bouddhisme, shintô et philosophie
confucéenne...
Les maisons traditionnelles japonaises
Le plan et l'apparence de l'habitat traditionnel
diffèrent selon la région, le plus souvent en réponse aux
conditions climatiques locales. Réalisée en bois et en papier,
la maison traditionnelle était conçue pour s'intégrer à
l'espace. La plupart ont été détruites par le feu et la
majorité des maisons que l'ont peut encore admirer à travers le
Japon ont été transformées en musée.
Les maisons de ville, comme celles du quartier
de Gion, à Kyôto, sont des machiya, leur plan diffère selon
la taille de la façade.
Il existait d'autres
types de maisons traditionnelles plus rurales, comme :
la magariya, en forme de L, qui abritait aussi bien les hommes que les chevaux,
ou la gassho-zukuri.. Ce dernier type se caractérisait par des maisons
au toit pentu en forme de gassho ("mains en position de prière")
qui pouvait supporter le poids de la neige et évacuer rapidement la pluie
afin d'éviter le pourrissement du chaume. Leur structure organisaient
un vaste espace intérieur et pouvait accueillir des familles de 20 ou
30 personnes.
Une maison traditionnelle comprend :
le doma - sol de terre battue - qui se trouve juste derrière l'entrée,
l'irori - le foyer - coeur de la maison. Il est la source principale de chaleur
et il sert pour la cuisson des aliments
une salle de réception, à l'origine seule pièce dont le
sol était recouvert de tatami,. On y trouve souvent un tokonoma - niche
creusée dans le mur destinée à recevoir un élément
décoratif, un bouquet de fleurs ou une calligraphie, reflet de la saison
en cours - et un butsudan - autel bouddhique de la famille.
La maison traditionnelle est entourée
d'un engawa - sorte de passerelle de bois extérieure, parfois ceinte
de portes de bois que l'on peut ouvrir afin de permettre la circulation de l'air.
Elle est surtout utilisée par les visiteurs. L'espace est rendu modulable
avec les fusuma (portes coulissantes) et les shôji (cloisons coulissantes
qui ouvrent sur l'extérieur) qui permettent, en outre, de jouer sur le
volume des espaces intérieurs et extérieurs et de donner une vue
sur le jardin, car finalement au Japon, la maison n'est jamais autre chose qu'une
partie du jardin.
Les jardins et parcs traditionnels japonais
L'évolution du style des jardins n'est
pas indépendante mais reste soumise à l'épanouissement
d'autres arts : uni par des liens étroits avec l'architecture dont il
complète l'harmonie, il a également des rapports importants avec
la peinture, la religion et l'éthique subtile de la cérémonie
du thé.
Il en existe différentes catégories
- le jardin de paradis, le jardin sec, le jardin-promenade ou le jardin de thé
- mais tous partagent un grand nombre de composants et de principes. Leur objectif
commun demeure la création d'un microcosme où les différents
éléments se mêlent afin d'offrir un paysage miniature, idéalisé
et symbolique.
Le jardin sec, karesansui, est rattaché
aux temples bouddhiques zen. Les jardins de ce type sont destinés à
la pratique de la méditation. Ils mettent l'accent sur le terrain et
les rochers proprement dits. Les rochers et le gravier sont choisis comme des
équivalents de l'encre de la calligraphie, "comme si le jardin était
une description mentale de la méditation".
Le jardin type de ce style est sans conteste
le Daisen-In à Kyôto. Le destin de l'homme, ses relations avec
la nature et sa place dans l'univers s'expriment dans ce chef-d'oeuvre de conception
du jardin sec. Dans un espace fermé sur 3 côtés par un mur,
une cascade de gravier blanc s'écoule d'un rocher évoquant le
mythique Mont Horai. D'autres groupes de rochers symbolisent la terre et le
ciel.
Le jardin-promenade est très apprécié
au Japon et notamment trois sont très célèbres. Il s'agit
du Kenroku-en à Kanazawa, du Kôraku-en à Okayama et du Kairaku-en
à Mito. Avec ses perspectives tour à tour dévoilées
et cachées, la vue, dans un jardin-promenade, évolue à
chaque pas. Ce style d'aménagement paysager fut très prisé
pendant l'ère d'Edo.
A Kyôto, le superbe parc Maruyama qui comprend
de nombreux temples, mérite aussi que l'on y passe de longs et agréables
moments ...
Le jardin de thé (chaniwa) est né
à l'ère Momoyama (1568-1600). Ce jardin se compose d'un sentier
bordé de plantes taillées conduisant du monde réel au pavillon
de thé où se déroule la cérémonie traditionnelle.
Cependant, la simplicité de ces jardins n'est qu'apparente. Leur objectif
essentiel est de recréer, sur un espace relativement réduit, le
calme paisible d'une retraite perdue dans la montagne. Seules admises, les essences
à feuilles persistantes soulignent encore leur austérité.
Pierres, lanternes et vasques de pierre répondent aux besoins de la cérémonie.
Les jardins de thé étaient aménagés de telle manière
qu'ils invitaient le visiteur à prendre conscience de lui-même
et de son environnement.
Les sites remarquables
Au Japon, il existe ce qu'on appelle les "san
kei ", les trois paysages les plus beaux du Japon:
Miyajima près de Hiroshima, Matsushima près de Sendai et Ama-no-hashidate.
Ama-no-hashidate, "le pont du paradis",
est une barre sableuse de 4 km, constellée de pins, qui sépare
la baie du lagon d'Asoumi. Selon la mythologie japonaise, c'est là que
les dieux conçurent l'archipel japonais. Cette barre de sable a été
peinte par les plus grands, notamment Sesshû (1420-1506, un des maîtres
de la peinture à l'encre au Japon) en 1502.
Matsushima est une baie d'où émergent
des centaines d'îlots recouverts de pins. Certes, c'est joli, mais je
dois avouer que je m'attendais à quelque chose d'un peu plus spectaculaire.
Toujours est-il que ce site émeut les Japonais, et pas des moindres puisque
le très célèbre poète Basshô, ce serait écrié:
"Matsushima, Ah ! Matsushima ! Matsushima ! "
Pour ma part, j'estime que Miyajima mérite
effectivement de figurer au rang des plus beaux sites du Japon. Cette île
est une merveille, surtout si vous y allez dès 9 heures du matin, lorsque
les touristes ne sont pas encore arrivés ! Miyajima est symbolisée
par un immense torii vermillon planté dans la mer dont j'ai parlé
par ailleurs, donnant à l'île entière un caractère
sacré. L'île est célèbre aussi pour le sanctuaire
d'Itsukushima, dont j'ai déjà parlé également .
L'île contient de nombreux autres temples et des promenades agréables
dans les hauteurs qui permettent d'admirer de belles perspectives.
En dehors de ces trois paysages les plus appréciés,
le pays recèle d'autres beaux paysages que le mauvais temps ne m'a malheureusement
pas permis de contempler notamment le Mont Zao près de Yamagata et le
Mont Aso, au coeur de l'île de Kyûshû. Quant au Mont Fuji,
en cette période de l'année; il reste obstinément caché
dans les nuages!
Mais j'ai aussi beaucoup aimé le parc national
de Nikkô, surtout les chutes Kegon qui tombent de 96 mètres à
partir du lac Chuzen-ji. Cette cascade est très impressionnante.
Moins spectaculaire mais très joli, le
parc national Bandai-Asahi, constitué de centaines de lacs et de marécages
permet de très agréables promenades.
Sans aller si loin, Arashiyama, près de
Kyôto, est un endroit charmant. Ce n'est pas tellement le Togetsu-kyo,
"le pont qui traverse la lune" qui m'a le plus séduite, mais
plutôt le plaisir de s'enfoncer dans une forêt de bambou qui nous
mène vers des petits restaurants, des petites rues et de jolies maisons
bien tranquilles, loin de la foule, presque la campagne...
Villes et villages traditionnels ou marquants
Beaucoup de villes ont gardé quelques
maisons traditionnelles, à défaut de quartiers. Mais parmi les
villes que j'ai visitées, celles qui ont conservé les quartiers
anciens les mieux mis en valeur sont, à mon avis, outre Kyôto évidemment,
Tsumago, Magome, Kawagoe, Kakunodate, Kurashiki et Kanazawa.
J'ai également beaucoup aimé les
villes de Kôbe, Yokohama et Beppu.
Kôbe, cette ville qui ne garde plus traces du terrible séisme de
1995, conserve une atmosphère cosmopolite qu'elle cultive depuis plusieurs
siècles. C'était, en effet, l'un des premiers ports à profiter
de la réouverture du Japon aux occidentaux. En plus d'un petit quartier
chinois, Kôbe conserve un quartier qui contient plus de vingt demeures
qui appartenaient à de riches négociants et diplomates étrangers
de l'époque Meiji.
Kitano-cho, le nom de ce quartier, témoigne
d'une élégance européenne fin de siècle. Yokohama
est un peu dans le même style et possède le plus grand quartier
chinois du Japon. Je vous conseille une promenade au port, à la nuit
tombée. Les grands immeubles et la grande roue la plus haute du Japon
sont tout illuminés.
et Yokohama ???
Beppu est très différente. Connue
pour ses plus de 3000 sources chaudes, Beppu est réputée notamment
pour ses 9 jigoku, "sources d'enfer" qui sont des bassins d'eau minérale
colorée. Deux d'entre elles sont particulièrement jolies : Umi-jigoku
"Enfer de l'océan" dont la couleur rappelle une mer tropicale
et Chinoike-jigoku "Enfer de l'étang rouge" qui doit sa teinte
à de l'argile rouge dissoute. Les couleurs sont fascinantes, mais la
baignade y est interdite (à moins que vous ne teniez à plonger
dans une source à 100°C !).
On y sécouvre aussi les Oniishibozu; il
s'agit de boue chaude et bouillonnante.
Enfin Hiroshima se situe dans un tout autre registre.
La ville en elle-même n'est pas tellement intéressante, mais le
mémorial de la paix est très émouvant. Il y expose de façon
réaliste et claire les conséquences de l' apocalypse nucléaire
sur la ville. On y voit notamment l'empreinte d'une ombre noire sur les marches
de granit d'une banque, seule trace de la personne qui était assise à
cet endroit au moment du cataclysme. C'est ce qui m'a le plus frappé
par tout ce que cela suggère. Dans le parc-mémorial de la paix,
il reste le genbaku-dômu (dôme de la bombe A), un des seuls bâtiments
encore debout après l'explosion de la bombe le 6 août 1945.
A peine rentrée en France, il me tarde déjà de retourner
dans ce fabuleux pays qu'est à mes yeux le Japon. Pays dont le charme
n'a d'éga que celui de ses habitants.
Il me reste tant de belles choses à approfondir et à y découvrir.
Par ailleurs, il me faudra encore enrichir ma connaissance concrète de
la vie sociale par un séjour prolongé et des contacts multiples.
Mon souhait serait même de pouvoir vivre une expérience dans l'univers
professionnel des Japonais ...malgré tous les défauts dont on
fait si souvent état en occident...
QUELQUES MOTS SUR L'ARCHIPEL NIPPON
337 000 km² (dont seulement 80 000 km² cultivables) et 127 millions d'habitants.
4 grandes îles montagneuses (volcan du Mt Fuji haut de 3776 m dont la dernière éruption remonte à 1707) et des milliers d'îles dispersées sur 2500 km en latitude...
PIB par tête: 31000 $ (France: 24000 $; USA: 36000 $).
L'ouverture d'un pays insulaire
apports coréens
du IVe s. av. JC au Ve s. ap. JC:
vague migratoire recouvrant les apports démographiques anciens (-20000 à -10000) de populations animistes venues de l'Océan indien (Malaisie, Indonésie...) via la Mer de Chine.
Ve s. ap. JC au VIe s. ap. JC:
transmission de connaissance empruntées à l'Asie continentale (Chine et même Inde): riziculture irriguée, cheval, élevage, artisanats et "industries" (céramique, sculpture...), religion et philosophie (bouddhisme et confucianisme)...
apports chinois - surtout du VIIe s. au IXe s.:
envoi de 12 ambassades japonaises en Chine confirmant une volonté de sinisation: création de villes (sur le modèle de Xian), palais, organisation administrative et politique, écriture idéographique...
apports occidentaux
milieu du XVIe s.:
ouverture aux commerçants portugais et hollandais... arrivée des missionnaires Jésuites (conversions massives dans le sud du pays). Puis deux siècles de repli: expulsion des missionnaires et des marchands espagnols, opposition à la présence des flottes russes et américaines.
milieu du XIXe s.:
retour en force des pays occidentaux sous la menace des canons de l'amiral Perry qui impose l'ouverture aux Etats-Unis et aux autres pays.
milieu du XXe s.:
suite à trente années de nationalisme expansionniste en Asie, la défaite japonaise conduit à une forte américanisation: importation du modèle démocratique et de progrès technologiques conduisant à un rapide développement économique.
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SOME WORDS ABOUT THE JAPANESE ARCHIPELAGO
337 000 km² (but only 80 000 km² of cultivable soils) and 127 millions of inhabitants.
4 main hilly islands (volcano Mt Fuji is 3776 m high whose the last eruption goes back year 1707) and there are thousands of scattered islands over 2500 km of latitude...
GDP per capita (PPP): :$31000 (France: $24000; USA: $36000).
The opening of an insular country
Korean contributions
of IVe s. BC in Ve s. AC:
migratory vagueness covering the old demographic contributions (- 20000 to -10000) with populations animists come from the Indian Ocean (Malaysia, Indonesia…) via the China Sea.
V s. AC VIe s. AC:
transmission of knowledge borrowed from continental Asia (China and even India): irrigated rice growing, horse, breeding, craft industries (ceramic, sculpture…), religion and philosophy (Buddhism and Confucianism)…
Chinese contributions - especially of VIIe s. in IXe s.:
sending of 12 Japanese embassies in China confirming a will of sinicization: creation of cities (on the model of Xian), palaces, administrative organization and political, ideographic writing…
Western contributions
medium of XVIe s.:
opening to the Portuguese and Dutch tradesmen… arrived of the missionaries Jesuits (massive conversions in the south of the country). Then two centuries of fold: expulsion of the missionaries and the Spanish merchants, opposition to the presence of the Russian and American fleets.
medium of XIXe s.:
return in strength of the Western countries under the threat of the guns of the admiral Perry who imposes the opening on the United States and the other countries.
medium of XXe s.:
following thirty years of expansionist nationalism in Asia, the Japanese defeat leads to a strong Americanization: importation of the democratic model and technological progress leading to a rapid economic development.
Etés au JAPON en 2000 et 2004
Eté 2006 (stage) en Corée...
...Une année de travail en CHINE 2007-08 (blog)